Un homme est allongé nu sur un tapis de danse enduit d'huile pigmentée verte. A l'image d'un pendu à l'horizontal, il est accroché par le cou à un câble de 13m de longueur et relié à l'autre extrémité à un treuil. La performance de Yann Marussich n’a pas de durée spécifique. Le treuil est accessible à tous et actionnable. S'il est actionné, il s'enroule sur lui-même entraînant en sa direction Yann Marussich par le cou qui commence alors sa traversée sadique (public) et masochiste (Yann Marussich).
A partir du moment où le spectateur entre dans l’espace et quoi qu’il fasse, il est une partie intégrante de la performance. Le public a une entière liberté à tous les niveaux. Il n’y a aucune indication de marche à suivre. Aucun rôle ne lui est attribué sinon la responsabilité de sa propre personne, de sa propre opinion et de ses propres actes, et même de sa passivité. Pas de censure non plus. Il n’y a que des possibilités.
Sans instructions préalablement données, le public est confronté à lui-même et révèle ses désirs refoulés ou conscients face à un exercice de responsabilité tel que Stanley Milgram l'avait expérimenté dans Soumission à l'autorité entre 1960 et 1963. Le public est délibérément confronté à une dynamique de groupe, lieu investit d'espoir et de menaces.
Les individus sont reliés entre eux par trois relations possibles : sympathie, antipathie, indifférence. Il en ressort qu'avec un groupe géré démocratiquement l’agressivité accroît la productivité. Avec cette performance à hauts risques, Yann Marussich se met volontairement la corde au cou et expérimente les libertés individuelles d'auto-émergence au sein d'une audience.
Texte: Anne Rochat
Création et performance: Yann Marussich
Création sonore: Yann Gioria
Décor / Construction du décor : Cédric Bach et Martin Rautenstrauch / Grand Garage du Nord
Technique: David Châtel
Durée: non défini
Productions et Administration :Perceuse Productions
Coproduction: Théâtre de l’Arsenic, Théâtre de l’Usine.
Avec le soutien financier: de Pro Helvetia, Fondation Suisse pour la Culture, du département culturel de la Ville de Genève et du DIP
Remerciements particuliers à Daniel Demont
Ce spectacle est dédié à Sandra Minotti.